UNDERCOVER : Operator

Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé de cover ici, il était temps de s’y remettre. Oui, c’est encore une reprise de Jim Croce, mais que voulez-vous, quand j’aime c’est à donf. L’autre cover, de Lykke Li est ici

1972

Lorsqu’il sort le troisième album de sa courte carrière Don’t Mess Around With Jim, Croce n’a déjà plus besoin de prouver son talent de songwriting. Il frappe encore très fort avec Operator, un titre immersif dans lequel le protagoniste appelle les renseignements pour avoir le numéro de son ancienne petite copine, partie vivre à Los Angeles avec son ancien pote. Il explique à son interlocutrice qu’il veut juste leur faire savoir qu’il va bien et qu’il a surmonté son chagrin. Sauf que non, le pauvre diable ne parvient même pas à déchiffrer le numéro qu’il a noté tellement ses yeux sont emplis de larmes. Finalement il n’appellera pas, remerciera l’ « operator » et continuera sa route en trainant sa peine. C’est le genre de morceau avec une fin ouverte, après l’écoute duquel on peut se laisser à aller à écrire la suite, les ressorts romantico-dramatiques voulant qu’inévitablement il finisse par rencontrer l’opératrice qui est sa vraie âme sœur.
La légende raconte que Croce a été inspiré par les soldats rentrant de la guerre du Vietnam, formant une file d’attente devant les cabines téléphoniques, fébriles, inquiets de ce qu’ils allaient retrouver, ou pas.

And give me the number if you can find it
So I can call just to tell ’em I’m fine
And to show I’ve overcome the blow
I’ve learned to take it well
I only wish my words could just convince myself

2020

Ah Wesley… Dans une autre vie je suis mariée au chanteur des Lumineers, on vit au bord d’un lac et on a des enfants qui ont ma peau matte et sa chevelure d’or. Dans notre réalité je suis juste une groupie. En 2020, comme beaucoup d’autres artistes en mal d’inspiration, il s’est octroyé le droit de sortir un album de covers, Vignettes. Et, peut-être avec un léger manque d’objectivité de ma part, il est très beau. J’aurais pu faire un article qui lui est totalement dédié et détailler les merveilleuses reprises de Sheryl Crow, de Clapton, de Dylan… J’entends déjà ceux du fond râler « ouah relou » donc je ne garde que celle-ci, la plus émouvante, la plus tire-larmes, la plus fleur bleue, parce qu’au fond je suis une vraie midinette qui aime sentir son cœur fondre comme la banquise au 21ème siècle.
Je n’ai même pas envie de comparer les deux versions tellement elles sont pertinentes toutes les deux. Croce comme à son habitude chante la mélancolie avec des accords majeurs et un entrain qui donne presque envie de voir son cœur se briser en terrasse avec un Spritz. Westie (c’est comme ça que je l’appelle dans la dimension où on est mari et femme), lui, ralentit le tempo et insiste sur le propos dramatique de cette histoire tragique dans laquelle finalement personne n’est à blâmer.

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